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1999 Numéro 4

NOTRE PATRIMOINE

BULLETIN DU COMITE DE SAUVEGARDE DU PATRIMOINE VALENCIENNOIS

N°4 Automne 1999/2000.

Le mot du Président : la sauvegarde du patrimoine ? un travail de longue haleine…

Les 2 années écoulées ont vu la destruction de nombreuses maisons anciennes du centre ville, rue des Canonniers, rue Flamme, rue des Maillets, rue de l’Intendance. Si certaines étaient difficilement récupérables (rue des Canonniers), d’autres devaient impérativement être maintenues (rue de l’Intendance) ou méritaient une récupération soigneuse (rue Flamme).

A l’inverse, de gros investissements ont porté leurs fruits place du Neuf Bourg et la bourse aux matériaux (que nous appelions de nos vœux depuis plus de 20 ans) vient de naître et a déjà permis d’alimenter en grès de soubassement un chantier de restauration rue Delsaux.

Espérons que les interventions prochainement menées par la SAIEM-Loge sur plusieurs dizaines de « beaux immeubles dégradés » sauront identifier et préserver l’essentiel ( rue des Sayneurs, rue des Anges, etc.).

Jérome GUILLEMINOT

Rétrospective sur la vie de l’association :

- Octobre 1986 : nouveau dossier sur l’écluse des Repenties

- Avril 1987 : COREPHAE : inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques du site de l’écluse des Repenties et du pont de la Citadelle

- Octobre 1987 : exposition salle Chatham sur le site de l’écluse des Repenties et de l’ancienne citadelle, avec inventaire de la flore qui s’y est développée

- Décembre 1987 : intervention pour stopper la démolition des vestiges de la Porcelainerie

- Janvier 1988 : dossier sur la Porcelainerie.

A noter :

L’assemblée générale du comité se tiendra le 19 octobre 2000 à 18 h dans la salle Chatham de l’Hotel de Ville de Valenciennes, Monsieur Vincent Maliet présentera les «premières » conclusions des fouilles de la place du marché.

La cotisation est de 100 F cette année.

Chapiteaux et volutes.

Dans les quartiers anciens de Valenciennes, des volutes de grès ornent parfois les cotés d’un chapiteau sommant un pilier entre deux ouvertures (n° 5,9,10,11,12,18) ou reliant un linteau et un pied droit (2,7,8,17). Elles sont de même dimension, mais traitées différemment : simple spirale incisée dans la surface de la pierre (1,3,6a,13,18) ou spires en saillie l’une sur l’autre (2a,4,5,6b,7). Les volutes symétriques d’une même ouverture ou voisines peuvent différer (6a : spire incisée, 6b : en relief – 2b : la volute de droite est aplatie), d’aisselle de la volute peut présenter une simple feuille (4,6,14,19), un rameau de chêne et son gland, sommaire (1,2,11) ou développé en bouquet abondant(17), une sorte de palmette, élaborée (18) , ou simplifiée (10,14) ou rester telle quelle (3,5,7). La volute peut s’inscrire dans une légère cuvette rectangulaire (3,4,6,13). Dans un cas, à quatre lits d’intervalles, deux volutes se superposent, trace de deux ouvertures autrefois l’une sur l’autre.

AMV DD 203 daté de 1718

Sur deux linteaux historiés destinés au futur musée lapidaire apparaissent entre les volutes une sirène et son miroir, symbole médiéval de vanité (21), et un bassin au jet d’eau, entouré de feuilles de vignes et de grappes (20). Quelques volutes datées (7,9,11,18,19) suggèrent une campagne de construction entamée peu après la prise de Valenciennes par Louis XIV (1677) et assez brève. Mais la mode persista peut-être : dans une maison beaucoup plus tardive, une volute taillée dans une pierre plus tendre, est plus élaborée (8). Plus tard encore, une autre, autrement disposée, est insérée dans un mur de briques. Cet élément architectural est-il particulier à Valenciennes ? Un exemple analogue, sinon identique se rencontre à Douai (15).

Jean Paul BOULENGER.

Localisation : 1-2 : rue des Viviers 3 : 30, rue de Famars 4-6-9 : 64, rue Delsaux 5 : 23, place du pont Delsaux 7 : 40, rue des Anges 8 : 3, rue Dadier 10 : 108, rue du Quesnoy 11 : 10, rue des Sayneurs

12 : 38, rue des Récollets 13 : 107, rue de Lille 14 : 35, rue des Récollets 15 : 52, rue de la Massue, Douai 16 : 3, rue des Ursulines 17 : 43, rue de Famars 18 à 21 : linteaux déposés 5, place du Neuf Bourg (non dessiné, 1720)

Vélo et patrimoine.

J’ai eu récemment la possibilité de réunir deux de mes centres d’intérêts favoris : le vélo et le patrimoine de la ville de Valenciennes ; dans le cadre des Vélociennes (6/6/99) et dans celui de la journée sans voitures (22/9/99). Cette association du sport et de la culture a été pour moi une révélation. Voici quelques lignes expliquant ce que j’ai ressenti.

Au Moyen-Âge, un voyageur a comparé Valenciennes à Florence… avec ses cent clochers, ses monuments, ses riches bourgeois, ses artisans actifs, etc. D’autres voyageurs l’ont comparé à Bruges pour la circulation aisée dans la ville en barques… De tout ceci, il ne reste que très peu de chose, mais un peu partout dans la ville, on trouve des vestiges d’églises, des façades de maisons de tisserands, des morceaux de canaux… Cependant ces vestiges sont souvent éloignés les uns des autres et une visite à pied semblerait trop longue à cause des déplacements au cours desquels il y a peu de chose à voir. La visite à vélo permet de réduire considérablement ces pertes de temps et de se consacrer entièrement à la découverte du patrimoine.

Voici un exemple : l’un de mes parcours m’amène, par la rue de Hesques, au Mont de Piété et nous croisons la rue des Incas. Pourquoi ce nom ? Que viennent faire des incas à Valenciennes ? La plupart des gens que j’ai guidés ne le savent pas. Pourtant l’explication se trouve quelques centaines de mètres, plus haut ; au n° 10 où l’on découvre sur la façade de la maison une superbe tête d’Inca symbolisant le siège de la Société des Incas au XIXème siècle.

Autre exemple qui permet de bien comprendre la topographie de la ville ; nous nous trouvons place Verte à quelques mètres du château d’eau, c’est à dire le point le plus élevé de la ville. Or la destination suivante est le point le plus bas, là où se trouvait le port de Valenciennes, sur la place du Général de Gaulle. Entre ces deux sites, j’invite mes visiteurs à descendre en roue libre.

Ou encore ce circuit qui vous prendra environ une heure. Le départ se fait à l’office de tourisme, là où passait la rivière Sainte- Catherine, continuez par le square Crasseau, dit des Wantiers, avec des maisons typiques 15ème, 16ème, rhabillées au 18ème,à l’angle de celui-ci avec la rue Delsaux, admirez coté de la rue Delsaulx une belle façade d’une maison de tisserand avec sa poutre et son volet dessous qui permettait l’aération et l’éclairage pour le métier à tisser. De là, vous partez en direction de la basilique que vous contournez pour la rue du Grand Fossart à droite, si la porte cochère du n° 14 est ouverte, entrez discrètement et admirez la véranda du 19ème. Au n° 1, vous verrez une jolie porte Louis XV. Vous arrivez dans la rue Delsaux, cherchez les maisons de tisserand, il y en a plusieurs (poutre apparente à environ 1 mètre du sol et possibilité d’aération en dessous). De là, vous continuez en direction du pont Delsaux et admirez-y la Rhônelle, revenez un peu en arrière et prenez la rue du Béguinage, entrez à droite dans l’enclos du Béguinage (ensemble de 13 maisons datant du 17ème), traversez le pour atteindre la rue Comtesse. Lors de votre arrivée dans la rue, tournez à gauche et dirigez-vous vers la Tour de la Dodenne, arrêtez vous et retournez-vous. Vous voyez la Rhônelle canalisée et qui part sous l’enclos du Béguinage : voilà une idée de ce à quoi ressemblait Valenciennes à l’époque médiévale. Maintenant continuez par la rue du Petit Fossart, au n° 12, se trouve la gendarmerie impériale ; on imagine volontiers un gendarme à cheval coiffé de son bicorne. Après cette jolie vue, rendez-vous dans la rue de Beaumont en passant par la rue du Quesnoy, il y a plusieurs immeubles datant des 17ème et 18ème, au n° 129 l’ancien cinéma avec sa façade art déco, prenez la rue de Beaumont, à pied car vous êtes à contre sens ; la perspective est très belle. Au n° 9, une porte sculptée du 15ème et au n° 20 une porte cloutée de 1620. Puis direction le Mont de Piété en empruntant la rue du Profond Sens (n°12 et 36, maisons de tisserand et du n° 2 à 6, maisons du 18ème à hautes impostes typiques de l’époque). Une fois que vous êtes arrivés dans la rue de Hesques, admirez le Mont de Piété et la colonne de la victoire. Puis prenez la rue des Incas jusqu’au n° 10 pour y voir la tête ci dessus décrite. Sur la place Verte attenante, vous découvrez les vestiges de la précédente église Saint Nicolas qui se trouve au dos du Musée, de là vous apercevez le château d’eau (point le plus haut de la ville).

Allez maintenant direction place Charles de Gaulle (ancien port de Valenciennes) et prenez la rue de l’Intendance (une des plus anciennes voies de la ville), au niveau de la rue du Pont Neuf on traversait l’Escaut, au n° 48, la porcelainerie qui a fonctionnée de 1785 à 1793. C’est au même n° 48 que Françoise BADAR créa un atelier de dentelles de Valenciennes. De cet endroit, on aperçoit l’hôpital du Hainaut datant du 18ème, à sa droite la Coulée Verte, regardez le mur de l’hôpital, des accès existent pour s’alimenter en eau. Retour devant la façade ; on entre, mais ATTENTION SILENCE c’est un hôpital, on observe les escaliers, la cour, la chapelle… Repartez par la rue des Canonniers puis à gauche en empruntant un passage vous trouverez la place “des Belles Poules”, prenez la rue Percepain à droite puis à gauche la rue Hon-Hon où vous trouverez aux n°20 et 22 des hôtels à façades louis XV et Louis XVI. A quelques mètres de la rue de Lille, prenez à gauche vous êtes dans la cour du Lion d’or (maisons de la fin 18ème qu’il faudrait sauvegarder).

Encore quelques coups de pédales et vous voilà revenu au point de départ, ici se termine le circuit. Mais bien sur, il en existe d’autres … à vous de les inventer pour redécouvrir votre ville à vélo.

Alain CYBERTOWICZ.

Pour ceux qui voudraient faire le circuit avec un guide bénévole, vous pouvez contacter : Nicolas PREVOST au 03 /27 /26 /54/ 15 ou 3, rue Caplette 59990 SEBOURG.

Petites nouvelles des rues :

• Bon début par la SAEIM Loge aux 55 et 64 rue Delsaux : Deux petites façades ont été parfaitement restaurées ; la tâche était d’autant moins aisée que les rez de chausée de ces deux immeubles avaient été précédemment évidés (disparition des soubassements, des piles, des fenêtres pour laisser place à une grande vitrine). Les deux entreprises intervenantes (Bridelle pour le n°55 et MCCM pour le n° 64) ont ainsi témoigné de leur savoir-faire. Espérons qu’il en sera de même rue des Sayneurs.

• La façade du n° 84 rue de Famars (ancienne maison de la famille FOUCART) est sauvée. Peut-on espérer une prochaine résurrection pour cet immeuble que CARPEAUX a dû visiter à plusieurs reprises ?

• Toujours rien au contraire pour l’ancien greffe de Werps n°56 rue de Paris dont la cour recèle de belles sculptures.

• Un échafaudage vient de recouvrir la façade du Mont de Piété ; un nettoyage à l’eau est achevé mais des remplacements de pierres sont nécessaires.

Et la ZPPAU ? :

Notre bulletin n° 3 d’automne 98 donnait un aperçu général de la nature et de la procédure. Depuis, l’enquète publique s’est déroulée. Le Comité de Sauvegarde a activement participé au projet et a fourni ses observations au commissaire enquêteur dont les conclusions sont attendues. Le Comité a demandé de compléter la protection du patrimoine minier dans le quartier de Saint Waast, de prendre en compte les casemates sous la rue du camp romain et de protéger le 29, chemin des Planches.

Transvilles :

Une enquète d’utilité publique est également achevée. Le Comité de Sauvegarde a adressé une lettre de quatre pages au commissaire enquêteur faisant notamment ressortir :

- que les questions d’insertion du tramway et de ses accessoires dans le tissu urbain n’avaient pas été abordées.

- que l’étude d’impact sur la végétation et les plantations était insuffisante notamment au faubourg Sainte Catherine où la disparition d’un espace vert important (4000m²) avec cours d’eau n’est pas signalée.

- notre opposition quant à la démolition de la gare de Saint Waast.

- notre opposition quant au passage de transvilles sur la place d’Armes.

Le texte complet de notre lettre est à disposition sur demande.

Informations utiles :

Le président du Comité : Jérome GUILLEMINOT Le trésorier : Monsieur MAENHOUT Le secretaire : Alain CYBERTOWICZ

Siège du Comité : 6, rue d’Audregnies 59300 VALENCIENNNES.

Pourquoi des «animations Patrimoine » ?

Grâce aux animations Patrimoine, les enfants âgés d’une dizaine d’années apprennent la signification du mot «patrimoine ». Ils sont informés de l’histoire de leur ville et de l’évolution de l’architecture (utilisation des matériaux, fonction des éléments visibles d’une façade…).

Qu’est ce que c’est ? Pourquoi ? Comment ? Les enfants sont curieux de tout sans idées préconçues. C’est en les éveillant, en suscitant leur intérêt que nous préparons l’avenir : les enfants d’aujourd’hui seront (nous l’espérons) les défenseurs du patrimoine de demain.

Plus largement, avec la connaissance de la ville et la sensibilisation au respect des monuments et bâtiments c’est une certaine idée de la citoyenneté qui est abordée.

Nathalie GUILLEMINOT Animatrice Patrimoine

4 ans d’ARVEJ Patrimoine

Aménagement du rythme de vie de l’enfant et du jeune.

A l’origine, une volonté ferme : ouvrir le Patrimoine aux jeunes ; ouvrir les jeunes au Patrimoine. Il s’agissait d’intéresser une population qui n’était pas naturellement attirée par le Patrimoine : faire que des enfants ouvrent les yeux sur leur environnement architectural, sur leur ville, sur leurs racines.

Tout de suite, j’ai trouvé l’écoute et le soutien (le vrai, pas celui de la façade !) de deux personnes : Laurent DEGALLAIX (Adjoint aux sport et à la jeunesse) et Evelyne BIZOT (Délégation régionale jeunesse et sport représentant le ministère dans la région).

Sans eux, rien ne se serait fait et ça n’est en aucun cas une formule convenue ou un coup d’encensoir protocolaire. Très vite, une équipe s’est mise au travail pour construire ce qui fut baptisé «Initiation au Patrimoine ». cette équipe était bien entendu constituée de représentants de l’Education Nationale dont jean- Yves BESSOL (inspecteur), qui a immédiatement encouragé la démarche, mais aussi de Philippe BEAUSSART et Philippe BERTAUX (Musée des beaux-arts de Valenciennes), William MAUFFROY (Archives Bibliothèque) et des indispensables Sophie TOURRET, Isabelle LAYDEKER (alors secrétaire du Comité de sauvegarde du Patrimoine valenciennois) et Nathalie GUILLEMINO

T.

L’initiation a été conçue sur une alternance entre l’intervention des animatrices (agréées par l’Education Nationale) et l’investissement personnel des enseignants. Ce dernier élément était essentiel au dispositif et les enseignants ont été présents bien au-delà de ce que nous espérions.

Et la réussite est au rendez-vous !

En quatre ans, plus de mille enfants de CM1et CM2 ont découvert la ville, l’ont parcourue, décortiquée ; ils ont fait montre d’un enthousiasme qui les a poussés à des interventions auprès des structures municipales ou autres (VAL HAINAUT HABITAT ex OPAC) pour sauver tel vitrail ou remettre en eau telle fontaine…

Aujourd’hui, ce qui n’était il y a 4 ans qu’une expérimentation devient une institution dont on peut découvrir les résultats au mois de juin dans la traditionnelle exposition «Enfants et Patrimoine ».

D’autres actions en direction des jeunes se déroulent (classes archéologiques, classes de ville) dans le cadre du PEL (Projet d’Education Local).

Merci à toutes les personnes qui ont transformé l’essai ensemble.

Patrick ROUSSIES Conseiller municipal délégué Au patrimoine, à la culture, et au tourisme.


Date de création : 10/11/2013 21:29
Dernière modification : 19/11/2013 13:49
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