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2013 Numéro 16

ELECTIONS MUNICIPALES : rêvons un peu .

En mars 2014 nous procéderons à l'élection d'un nouveau conseil municipal chargé de choisir en son sein notre nouveau maire pour six années. Quels que soient les chefs de liste et leurs appartenances politiques, les candidats diffuseront un programme électoral dans lequel ils exposeront leurs conceptions de la vie municipale, leurs objectifs en matière de vie sociale, d'urbanisme, d'équipements sportifs, d'environnement, de vie culturelle etc... Gageons qu'il y aura un petit mot sur le Patrimoine,

Mais après tout, pourquoi seulement un petit mot ? Ne peut-on espérer davantage dans la ville de WATTEAU, de CARPEAUX et de tant de prix de ROME ? Alors, rêvons un peu, imaginons le programme du candidat Patrimoine.

Tout d'abord un slogan : atout patrimoine. Il est nécessaire de proclamer que le patrimoine architectural et culturel d'une ville est une chance pour ses habitants, un avantage pour ses commerçants, un plaisir pour ses visiteurs. La préoccupation patrimoniale doit devenir un réflexe et ne plus être considérée comme une contrainte ou une atteinte à la liberté de construire . Les prescriptions qualitatives résultant des textes sur les monuments historiques ou des documents d'urbanisme sont des garde-fous sans lesquels les centre-villes seraient défigurés en moins d'une génération. Au delà de cet aspect normatif restrictif, les municipalités et communautés de communes devraient systématiquement s'interroger sur la manière de tirer le meilleur parti du patrimoine existant sur leur territoire et engager une démarche pro-active en concertation avec les propriétaires et les services concernés.

Ensuite, une ligne comportementale: la transversalité Le patrimoine est d'abord architectural : les immeubles anciens et contemporains,les rues, places, monuments et jardins forment le visage de la ville. Il est important de restaurer une façade ou de reconfigurer un espace vert ; mais cela restera de portée limitée si des interventions divergentes sont ensuite pratiquées. Les exemples sont nombreux à Valenciennes, d'immeubles parfaitement restaurés,,,sur lesquels foisonnent des réseaux de câbles noir torsadés ou blanc filandreux. La notion de patrimoine doit être appréciée globalement et concerne une multitude d'acteurs : les différents services municipaux (urbanisme bien sûr mais aussi affaires culturelles, tourisme, voirie, espaces verts, bâtiments communaux...), les différents concessionnaires (eau, gaz, électricité, téléphonie, câble), les architectes, constructeurs et entreprises devraient mesurer l'impact de leur intervention. Mais le patrimoine n'est pas qu'architectural : un visage sans vie n'est qu'un masque . Il importe d'appréhender le patrimoine dans sa dimension historique et sociale : les objets témoignant d'un savoir faire passé (œuvres d'art et art populaire) et présent (artisans spécialisés), les fêtes religieuses (le pèlerinage du St Cordon est à développer) et populaires (pourquoi ne pas intégrer les étudiants dans l'organisation du carnaval?), la vie associative...

Enfin un programme : développer les points forts et les rendre attractifs. Prenons l'exemple de la bibliothèque et du musée ; il s'agit de deux institutions de qualité qui méritent chacune une visite, Mais en tant que telles, sont-elles suffisamment identifiables pour un non valenciennois ? Pourtant, chacune possède des trésors à même de marquer les esprits : la cantilène de Sainte Eulalie et le Rythmus Teutonicus : les deux plus anciens écrits de la langue romane et de la langue germanique. VALENCIENNES devrait être une ville phare dans le domaine de l'écrit, de son histoire,de ses techniques, depuis les parchemins enluminés (autre grande richesse de notre bibliothèque, et sans oublier Simon Marmion gloire du XIV eme siècle) ...jusqu'au numérique. Le lien entre passé, présent et avenir devient tangible.

Le fonds Carpeaux : avec Paris et Nice, Valenciennes possède la plus belle collection d’œuvres de Carpeaux. A travers ce grand homme, notre ville doit s'afficher comme foyer artistique de premier ordre tant en sculpture qu'en peinture . Les noms illustres ne manquent pas : les Watteau, Pater, Eisen, Harpignies, Gernez etc ainsi que les nombreux prix de Rome. De nouveau, le lien serait naturel entre les anciennes académies, le conservatoire et l'école d'art.

D'une manière générale, et sans nier pour autant leurs missions spécifiques, bibliothèque et musée devraient systématiser les expositions coordonnées, ce qui augmenterait la visibilité et l'audience depuis l'extérieur.

De nouveaux sujets pourraient aussi être abordés : la dentelle : le point de valenciennes est mondialement connu. Comment un touriste un peu cultivé peut-il comprendre que notre ville ne présente officiellement aucun lieu d'exposition ni même de publication ? De plus, ce thème pourrait très facilement renvoyer l'amateur à une visite spécifique de nos rues à la recherche des maisons où le fil de lin se travaillait en cave. L'école de dentelle devrait être rendue visible en ville et le béguinage restauré.

de manière plus inattendue, le patrimoine souterrain pourrait être exploité: rivières et canaux, casemates et carrières. Au travers de ces différents axes, le mont de piété, l'hippodrome, la maison du prévôt pourraient retrouver une affectation, des collections oubliées (vitraux de Lardeur, boiseries de l'abbaye de Vicoigne, panneaux classés des quatre saisons...) pourraient revoir le jour.

Voilà rapidement jetées quelques idées et propositions qui ne doivent pas empêcher nos candidats d'en émettre d'autres. Bien sûr, les aspects financiers seront certainement invoqués pour limiter les ardeurs des plus optimistes. Mais cela a toujours été le cas aussi loin que l'on puisse se souvenir et n'est pas spécifique à VALENCIENNES . Le patrimoine est d'abord une question d'état d'esprit, de volonté et de pédagogie . Le temps n'est plus au complexe d'infériorité quant à la qualité de notre patrimoine. Nos futurs élus en douteraient-ils ?

Jérôme GUILLEMINOT

Le mot du secrétaire 2013

Deux acteurs majeurs du patrimoine valenciennois nous ont quittés récemment :

Madame Yvette Marécaille-Stiévenard, décédée le 9 avril 2013 dans sa 93ème année. Valenciennoise de naissance et de cœur, elle était présidente honoraire du Cercle Archéologique, membre de la Commission Historique du Nord, ancienne guide du musée des Beaux Arts, ancienne présidente de l’association des anciennes élèves du lycée Watteau, écrivain avec son fameux ouvrage « Vagabondage » qui a eu un grand succès. Sa disparition est une grande perte pour les défenseurs du patrimoine valenciennois.

Madame Marie Thérèse Cappelle, décédée le 19 mai 2013 dans sa 54ème année. Epouse de Daniel Cappelle, président de l’association du Mystère de 1547. Guide à l’Office du Tourisme, elle était spécialisée dans la présentation du cimetière Saint Roch dont elle connaissait les moindres détails et où elle repose maintenant. Secrétaire de l’association des Amis du Musée, elle était très impliquée dans la valorisation du patrimoine valenciennois. Elle nous quitte beaucoup trop tôt.

La vie du CSPV depuis un an

• Le site internet cspv.asso-valenciennes.fr prend de plus en plus d’importance et permet de télécharger des documents.

• La participation de plusieurs de ses membres à la signalétique qui va être mise en place dans la ville par Valenciennes Métropole.

• La « redécouverte » des vitraux de l’ancienne église du faubourg de Paris, réalisés par Raphaël Lardeur qui sont en réserve depuis leur démontage lors de la déconstruction de l’église dans les années 1980. Une exposition de ces vitraux au forum des associations a sensibilisé de nombreuses personnes et pose la question de leur réutilisation, ces vitraux étant de très grande qualité. Raphaël Lardeur a créé des vitraux dans toute la France dans la première moitié du vingtième siècle, et beaucoup de ses vitraux sont classés.

• La préparation de la commémoration de la guerre 1914-1918 grâce à un généreux donateur qui a permis de garder et de mettre en valeur 200 affiches retraçant l’occupation allemande à Valenciennes au début du conflit, et ceci pratiquement au jour le jour. Ces affiches sont en cours de numérisation grâce au CSPV, et ces documents, réels ou numérisés, permettront de réaliser des expositions et, sans doute, un affichage au quotidien de l’évolution des évènements 100 ans après.

• Les journées du patrimoine avec l’ouverture de maisons particulières, comme l’Hôtel de Carondelet au 10 Place Verte, pour des visites en petits groupes et la création de jeux de pistes permettant de remplir des questionnaires sur le site de l’écluse des Repenties et le quartier de la rue de Paris. Ces jeux ont attiré plus de cinq cents visiteurs dont une cinquantaine a gagné des cadeaux offerts par des commerçants partenaires.

• L’Observateur du Valenciennois publie chaque mois un article du Comité sur un artiste, un bâtiment, un lieu, un événement valenciennois. Sont déjà parus : des articles sur Arthur Edmond Guillet, les maisons espagnoles ou scaldiennes, l’Hôpital Général.

Par contre il y a aussi des déceptions … :

• Les travaux sur la basilique ne reprennent pas, et pendant ce temps qui passe l’extérieur se dégrade, et l’intérieur aussi car les pigeons se sont installés.

• Des travaux sont projetés dans le cadre du Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés (P.N.R .Q.A.D.) sur trois sites : l’îlot Badin-Sarrazins, l’îlot Onésyme Leroy, l’îlot de l’ancien cinéma Palace rue du Quesnoy. Ces lieux vont, certes être réhabilités, et c’est une bonne chose, mais de nombreux témoignages du passé vont disparaitre et l’unité architecturale de ces quartiers va être rompue.

• Le Béguinage de Valenciennes est complètement oublié. C’est pourtant l’un des rares en France à avoir un rang complet de maisons en bon état, mais ce lieu n’est pas classé, les façades se dégradent dans l’indifférence générale et des travaux sont réalisés sans tenir compte de l’histoire du lieu, la Ville n’ayant plus de « gendarme du Patrimoine ».

A noter : Site du CSPV : cspv.asso-valenciennes.fr

La cotisation d’adhésion au Comité reste à 16 €. (Un reçu fiscal vous sera délivré)

L’adresse du Comité est : 6 rue d’Audregnies 59300 Valenciennes

Le Secrétaire : Alain CYBERTOWICZ - 17 rue Emile Zola 59880 Saint Saulve (0686719002) a.cybertowicz@wanadoo.fr

Le Trésorier : Christian VACHER - 3 avenue d’Amsterdan 59300 Valenciennes

L’œil et les poutres.

Les poutres (longues et larges pièces taillées dans les troncs d'arbres) ont toujours constitués des éléments structurant de l'habitat traditionnel. Prédominantes dans l'architecture à pans de bois, elles n'ont portant pas disparu à l’avènement de la maçonnerie et il a fallu attendre la fin du 19 ème siècle pour voir leur rôle contesté par les charpentes métalliques ou de béton.

Le patrimoine architectural de Valenciennes se compose désormais essentiellement d'immeubles civils des XV ème au XX ème siècle. Pourles plus anciens (XV au XVII ème) les poutres sont à la fois pièces d'ossature et éléments à part entière du décor intérieur car sculptées et peintes. Au XVIII ème siècle, les goûts changent ; les plafonds anciens sont aplanis, revêtus d'un lattis et de plâtre. Les plafonds neufs sont conçus avec des poutres aux surfaces nues destinées à être recouvertes de plâtre peint ou de stuc mouluré.

Nous vous proposons de jeter un œil sur quelques exemples valenciennois de poutres des XVI et XVII ème siècles dont certaines ont réapparu après deux ou trois siècles de sommeil sous des enduits ou faux-plafonds.

Dessins de Loïc Levin

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Date de création : 04/10/2013 07:47
Dernière modification : 01/11/2013 20:51
Catégorie : Rubriques - BULLETINS
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