En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés.
Mentions légales.
 

Hôpital Général

Bref historique de l'Hôpital Général de Valenciennes

hpital.jpg

Photo Alain Cybertowicz 2013

« De tous les moyens qui ont été pris pour bannir la mendicité et réprimer les désordres qui en sont la suite, il n’a pas été reconnu de plus efficace que l’établissement des hôpitaux généraux où les pauvres que leur âge ou leur infirmité privent des moyens de gagner leur vie trouvent un asile assuré ; les enfants abandonnés, ou que leurs parents sont dans l’impuissance de nourrir, apprennent en recevant la subsistance, à devenir des citoyens utiles et les mendiants valides sont occupés à des travaux qui les éloignent des vices qu’entraine la fainéantise. »

Cet extrait des lettres patentes de 1751 à l’origine de la fondation de l’Hôpital Général (cité par Pierre Pinon dans « Valenciennes et les Canonniers ») démontre que la précarité n’a pas d’âge. Si Valenciennes disposait bien de quelques établissements charitables, aucun d’entre eux ne pouvait accueillir un grand nombre de pensionnaires. En édifiant ce nouvel « Hôpital de la Charité », l’administration royale permettait l’accueil des malades, mendiants, vieillards, femmes en couches, enfants abandonnés et des aliénés, soit 904 femmes et 880 hommes.

Sa construction entraîna l’expropriation de plusieurs maisons et du couvent des religieuses de Sainte Madeleine, dites Filles Repenties, qui avait déjà été exproprié au XVIème siècle lors de la construction de la redoute espagnole (citadelle). L’édification du bâtiment a été entreprise par Toussaint d’Havez, un ingénieur des Ponts et Chaussées. Pour financer un projet d’une telle envergure, un impôt a été instauré de l’ordre de 2 patars au pot de bière consommé dans les cabarets. La construction a duré de 1752 à 1766 pour les bâtiments d’accueil. La mise en service débute en 1767 alors que les travaux de la chapelle continuent jusqu’en 1774. L’hôpital a été édifié sur un plan carré, avec une cour intérieure. La chapelle s’impose au centre de la cour dans l’axe du porche. L’édifice est principalement construit en briques rouges et en pierres bleues de la région de Bavay. Il forme un grand quadrilatère de soixante-dix mètres de profondeur sur cinquante mètres de façade, les bâtiments faisant vingt mètres de largeur.

Le triste souvenir de la Seconde Guerre Mondiale… Au début de la seconde guerre mondiale, nous dit Thérèse Lecroart, « Le bâtiment portait une croix rouge sur sa toiture, signifiant qu’il s’agissait d’un bâtiment civil avec des malades mais les Allemands n’en ont pas tenu compte, ils l’ont bombardé. La charpente de la toiture prit feu. La cave du bâtiment servait de protection contre les bombardements. Cependant, des civils ne s’y sont pas réfugiés et ont trouvé la mort. Ils ont d’abord été enterrés dans la cour avant que leurs corps ne soient transférés au cimetière après la guerre ».

La fin du siècle dernier voit un service de gérontologie s’installer jusqu’à la fermeture de l’établissement en 2009.

Et la chapelle ? La chapelle est un exemple en terme d’architecture : la façade extérieure est composée de deux doubles colonnes doriques encadrant la porte et couronné par un fronton courbe. Elle est surmontée d’un clocher de plan carré, aux angles arrondis. L’intérieur est tout à fait remarquable : une nef en berceau et un chœur en abside couvert d’une haute voute nervurée de style gothique, des bas côtés et une galerie supérieure. Les aménagements d’époque sont encore nombreux tels que les confessionnaux, l’autel, la chaire, les délicates grilles en fer forgé ainsi que le mobilier du XVIIIème siècle (tableaux, sculptures). Cette chapelle est le seul édifice religieux de Valenciennes à nous être parvenu intact depuis le XVIIIème siècle.

Aujourd’hui, le bâtiment va subir de nombreuses restaurations sous l’impulsion d’un investisseur dont le budget s’établit à environ 70 M€. Dans deux ans, le bâtiment accueillera un hôtel 4 étoiles de 75 chambres et 160 logements de standing. Qu’en sera-t-il des objets inscrits aux Monuments Historiques ? Plus de quatre vingts objets sont recensés dans la base de données Palissy des Monuments Historiques (accessible sur internet). Certains d’entre eux ont été déplacés. Qu’en adviendra-t-il ? Ainsi que des aménagements d’époque attachés à l’immeuble dont l’avenir reste à préciser. Demeureront-ils en place ? La chapelle sera-t-elle accessible à la visite du grand public ?

HpitalHainaut1SurEscaut_2007-1redim.jpg

Photo Jean Patrick Leroy 2010

Hpital_General_151.jpg

Photo Alain Cybertowicz 2013

HpitalHainaut2VotesEntree_2007-1redim.jpg

Photo Jean Patrick Leroy 2007

Hpital_General_158.jpg

La Chapelle, vue de l'arrière

Photo Alain Cybertowicz 2013

HpitalGeneral16_2010redim.jpg

Photo Jean Patrick Leroy 2010

HpitalGeneral18b_2010-1redim.jpg

Photo Jean Patrick Leroy 2010

HpitalGeneral21_2010redim.jpg

Photo Jean Patrick Leroy 2010

HpitalHainautd10_1978-1redim.jpg

Photo Jean Patrick Leroy 1978

HpitalGeneralCaves1HGredim_-_copie-1.jpg

HpitalGeneralCaves2HGredim_-_copie-1.jpg

HpitalGeneralHGredim_-_copie-1.jpg

10-1940aSousHpDuHainautredsim.jpg

Photo Henri Guillaume 1940


Date de création : 02/03/2013 11:39
Dernière modification : 10/11/2013 20:31
Catégorie : - Monuments historiques
Page lue 13507 fois