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2011 Numéro 14

NOTRE PATRIMOINE

BULLETIN DU COMITE DE SAUVEGARDE DU PATRIMOINE VALENCIENNOIS.

N° 14 Automne 2011

Le mot du Président

SENS ET CONTRESENS.

L'apparition dans notre espace urbain d'une statuaire contemporaine et la répétition d'expositions « d'art conceptuel » sont sources de nombreux commentaires et interrogations. Sans avoir la prétention de s'ériger en arbitre du beau et du laid il ne paraît pas illégitime de s'interroger sur la nature de certaines de ces productions et de leur caractère patrimonial. L'art occidental a été fortement marqué depuis la Grèce antique par l'Esthétique au travers du volume, des proportions, de la forme, du dessin, de la couleur. Au cours du temps, en fonction des lieux, des circonstances économiques, politiques, religieuses, sociologiques, des courants stylistiques sont apparus, des écoles sont nées, sans remettre fondamentalement en cause le souci esthétique jusqu'au début du 20ème siècle. En peinture apparaît en 1913 « carré noir sur fond blanc » de Casimir MALEVITCH qui poursuivra en 1917 avec « carré blanc sur fond blanc ». Dans les années 1950-60 Yves KLEIN continue avec ses monochromes et lance « l'art conceptuel » et le « happening » avec son exposition sur l'immatériel où il n'y avait rien à voir dans une salle blanche, et ses ventes de vide à prix d'or. En sculpture, Marcel DUCHAMP casse le code artistique en 1917 avec sa fontaine (une porcelaine d'urinoir) et autres créations à base d'objets détournés (roue de bicyclette, casier à bouteilles,,,).

Là intervient la rupture : beaucoup de concept, peu ou pas de technique.

L'abstraction n'est pas en cause ; elle s'est exprimée depuis la nuit des temps sous de multiples formes, depuis l'art pariétal jusqu'au cubisme. Mais le conceptuel qu'il faudrait croire chargé de sens n'est-il pas une chimère artistique ? Au nom de la déstructuration le dessin, la forme, les harmonies chromatiques sont éliminés. Le sens sans les sens ? Pour certains, le corps humain est un matériau utilisé picturalement (sang, urine, etc) ou statutairement en découpe (sous résine, en bocal...) au prétexte tantôt de souligner la fragilité de l'être humain tantôt de briser les derniers tabous. Pour d'autres, le support traditionnel (toile, papier, bois, pierre,,,) est un obstacle. Il faut dématérialiser afin de ne pas entraver l'expression créative des auteurs qui vont privilégier les installations, les actions, les performances.

Une idée est-elle une œuvre d'art ?

D'autres encore maintiennent l'emploi de matériaux traditionnels mais revendiquent la liberté des formes qui se créent au hasard des manipulations, de la gravité ou du comportement des matériaux soumis à la flamme, aux intempéries, aux chocs...En s'en remettant aux lois de la physique, de la chimie, de la mécanique, ils nient dès lors tout dessein intellectuel.

L'aléa est-il créatif ?

Pour finir ce billet, une citation :

« L'art n'a pas à composer avec le monde il s'impose à lui » (Catherine MILLET dans « Lignes sans concession » catalogue de l'exposition Bernar VENET Berlin 1987).

Prétendre que l’art se suffit à lui-même, n’est ce pas le début d’une imposture ?

N’oublions pas que la première « œuvre » monochrome recensée fut « première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige » exposée à Paris au Salon des Arts Incohérents en 1883 (en réalité une feuille blanche) par … Alphonse ALLAIS !

Jérôme GUILLEMINOT

 

Les huisseries à Valenciennes

Il est peu aisé de dresser une typologie chronologique des huisseries de Valenciennes compte-tenu du peu de témoins intacts en place, des modifications et transformations successives des ouvrants et châssis. Un rapide coup d’œil révèle cependant une belle diversité qui justifierait une étude plus approfondie.

Type Maison à pan de bois

Les maisons à pan de bois sont pourvues de claires-voies plus que de fenêtres dans le sens moderne du terme. Il s'agit d'alignements plus au moins importants d'ouvertures. (cf. 1)

La partie haute de la claire-voie est garnie de vitraux, la partie basse est en général occluse par des volets pleins, sans vitrage. L'ouverture pouvait aussi être équipée de papier huilé, voire de vitraux dans les riches demeures. Lors de la restauration de la maison 94 de la rue de Paris des volets coulissants, galandés (*) dans les allèges, ont été posés, ce qui est une disposition fréquemment rencontrée.

Type Maison brique et bois (seconde moitié du XVIème première moitié du XVIIème)

Cadre chêne avec meneau vertical et traverse horizontale en bois (cf.2). On trouve des « demi-croisées » avec un seul compartiment bas et haut, des croisées « complètes» avec deux compartiments, des croisées avec trois compartiments (cf. 2bis).

Dans le cas des maisons brique et bois la partie haute reçoit un panneau de vitraux affleurant la face externe et la partie basse est équipée de volets simplement encastrés, sans charnières, et ne possède pas de vitrage.

Type Maison « Louis XIII » (XVIIème)

Le principe de compartimentage est le même que pour les maisons briques et bois mais la croisée est en pierre. Son utilisation permet un accroissement des hauteurs. Un vestige de croisée à trois compartiments est visible rue des Viviers .Les vestiges de la rue des Viviers montrent une mouluration complexe. Un autre modèle a été restitué au 22 rue Capron (cf . 3) .

La partie haute est garnie de panneaux de vitraux sur la face intérieure et la partie basse reçoit un châssis de bois avec battants vitrés ouvrant vers l'intérieur (fenêtres à la française). Le vitrage sera à carreaux de plus en plus grands au fil des progrès techniques. Les volets, montés sur charnières, sont intérieurs.

Les meneaux en pierre seront supprimés et remplacés par des châssis modernes à partir du XVIIIème siècle. . Une barre de fer viendra soutenir les pierres du linteau. De nouveaux châssis bois pourront ainsi occuper toute la surface de la baie ainsi dégagée.

Huisseries « modernes »

Dans la première moitié du XVIIIème siècle la croisée fixe en bois n'a pas encore disparu. Le plus souvent à boudin (profil extérieur en demi cylindre cf.6) mais parfois plate, elle subdivise toujours la baie en une partie basse ouvrante et une partie haute fixe. La partie basse s'ouvre soit à la française par deux battants indépendants de part et d'autre du montant central (cf.5), soit à guillotine par deux panneaux indépendants coulissants dans les feuillures du châssis et du montant central (cf. 7 et 8). Les carreaux sont de petit format enchâssés soit dans des petits bois (cf. 5) soit dans une mise en plomb (cf.7).

Puis viendront les menuiseries à grands carreaux avec imposte fixe (le plus souvent à un carreau) et partie inférieure entièrement ouvrante à la française (cf.9).

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Fenetre_2_bis.jpgFenetre_3.jpgFenetre_4.jpg

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Jean-Patrick LEROY          (Textes et Dessins)

 

Bibliographie :

HAINAUT. Connaissance du bâti ancien en Europe. Conseil de l'Europe, Electricité de France. 1992.

VALENCIENNES, Les Canonniers. Institut français d'architecture. Editions Norma. 1998.

(*) « galandé » signifie « orné »

           

 

 

Quelques nouvelles du patrimoine par le secrétaire :

·         Le visuel de l’écluse des Repenties financé par la ville vient d’être posé, provisoirement pour les journées du patrimoine et définitivement par la suite. C’est une initiative du Comité de Sauvegarde qui a fait classer ce lieu à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et qui y organise régulièrement des visites guidées.

·         La basilique Notre Dame du Saint Cordon : les travaux devraient reprendre en fin d’année, tout au moins en ce qui concerne les dégâts occasionnés lors de la première tranche et qui ont nécessité l’arrêt des travaux en 2008. Deux nouveaux experts ont été récemment  nommés. L’expert réparateur chiffre l’importance de cette intervention. Ensuite commencera la seconde tranche. Il s’agira de la toiture et des parties hautes (vitraux) de l’édifice, mais rien ne peut se poursuivre tant que les dégâts ne seront pas réparés. Pendant ce temps les dégradations continuent, les pigeons sont revenus à l’intérieur alors que l’orgue n’est toujours pas protégé…

·         L’Hôpital Général : la vente de ce monument historique classé en totalité le 18 juin 1945 est pratiquement faite à Edifices de France qui compte y réaliser un hôtel quatre étoiles, des bureaux et des appartements de standing.

·         Le chanoine Henri Platelle est récemment décédé : « Avec lui disparait en même temps que l’éminent historien des provinces françaises du nord et l’universitaire familier des mentalités et de la spiritualité médiévales, une figure valenciennoise emblématique et tutélaire restée attachée à notre ville » (texte  Cercle Archéologique).

  • L’hôtellerie de la rue du Grand Fossart, immeuble inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 8 mai 1944 (façade et toiture sur rue), vient d’être rachetée au centre hospitalier par Monsieur Wijffels (qui a restauré de très belle manière deux immeubles de la rue de Famars, dont la brasserie Arthur) et deux associés d’une société immobilière. Cet immeuble restera à vocation de location d’appartements et sera restauré au fur et à mesure des changements de locataires. Par contre la chapelle ne sera  pas reconstruite, mais ses matériaux seront récupérés.
  • Bernard Dangréaux vient de publier « le vitrail des Ursulines » : un ouvrage bénévole de très grande qualité décrivant un événement dramatique de la révolution française et  qui permet de mieux comprendre une période historiquement complexe de la ville. Cet ouvrage est vendu 10 euros, il est disponible à l’espace Bertholin, au secrétariat du Comité de Sauvegarde et au Furet. Les bénéfices réalisés seront reversés intégralement à l’association pour la restauration de la basilique.
  • L’Observateur du valenciennois a lancé une nouvelle rubrique qui s’intitule « le nom de ma rue » avec la participation de Christine Yackx et du comité de sauvegarde.

·         La chapelle des Pères Maristes : l’achat n’est toujours pas réalisé par la Maison du Pain de Vie qui l’occupe. Pour aider ce financement un concert est organisé à l’auditorium Saint Nicolas le vendredi 7 octobre avec Claude Barzotti.

·         N’hésitez pas à consulter le site internet du comité : http://cspv.valenciennes.fr  vous pouvez vous y inscrire gratuitement en tant que membre.

La cotisation d’adhésion au Comité reste à 16 €. (Un reçu fiscal vous sera délivré pour tout versement strictement supérieur à 16 euros)

L’adresse du Comité est : 6, rue d’Audregnies 59300 Valenciennes

Le Secrétaire : Alain CYBERTOWICZ 17, rue Emile Zola 59880 Saint Saulve

(0686719002)    a.cybertowicz@wanadoo.fr

Le Trésorier : M. MAENHOUT 15, rue Désiré Pélabon 59154 Crespin


Date de création : 22/10/2012 14:47
Catégorie : Rubriques - BULLETINS
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