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Les styles Directoire et Empire à Valenciennes

Les styles Directoire et Empire à Valenciennes

Le bombardement autrichien de 1793 ayant causé de très importantes destructions, il n'est pas étonnant que les rues de Valenciennes conservent de nombreux exemples de façades de style Directoire et Empire.

Le Directoire est une très courte période post-révolutionnaire durant de 1795 à 1799. Mais pour le mobilier le style qui sera appelé Directoire commença dans les dernières années précédant la révolution avec le « Néo-Etrusque ». Il est très clairement inspiré du style Adam anglais, dont il existe au moins deux exemples à Valenciennes, le 36, rue Abel de Pujol, et le 3, rue des Foulons. (Des officiers anglais seraient-ils restés à Valenciennes après le siège de 1793 ?). Pour ces deux édifices les fenêtres des pignons avec leurs pseudo-tentures ou stores (Cf infra) suspendus aux montants et à la voussure et ne couvrant qu'une petite partie de l'ouverture sont caractéristiques. Les frontons et allèges avec guirlandes et les pilastres cannelés les font prendre pour du style Empire.

En architecture il s'agit d'une évolution du « retour à l'antique » ou Néo-Classique (apparu vers 1750), suite aux découvertes à Pompéi et Herculanum, dont les fouilles ont commencé à la même époque. Cela est déjà perceptible chez Claude Nicolas Ledoux. Les éléments caractéristiques, à Valenciennes, sont le fronton porté sur un entablement* et les « éventails » (« Le décor en éventail caractéristique de ces constructions est la traduction en pierre des peintures antiques représentant des baies garnies de rideaux. Dans les baies à linteau, il suffit d'une tringle et d'anneaux. Dans les baies couvertes d'un arc, le rideau est accroché à des anneaux scellés à intervalles réguliers dans les claveaux.») Jean Méreau, architecte - Source : Rapport de présentation de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) de la Ville de Valenciennes surmontant les ouvertures. Le dernier étage peut être un attique*.

Le décor sculpté se limite souvent à du bas-relief à motifs géométriques ou végétaux, sans figuration humaine, sans ronde bosse. C'est presque austère, mais toujours raffiné. Portes et boiseries seront décorées de losanges (déjà utilisés lors de la Renaissance) ou ovales verticaux, souvent d'une grande élégance.

La période premier empire, est elle aussi brève puisqu'elle a duré de 1804 à 1814.

Il s'agit toujours d'une évolution du néoclassique, mais avec une imitation de l'antique, dont l'Egypte, plus nette encore. Le décor sera plus chargé, parfois exubérant, utilisant toujours le fronton, et parfois « l'éventail », mais y ajoutant pilastres cannelés, colonnes, festons, guirlandes, ferronneries, balcons. Pour les portes, les cannelures et la poignée ou le heurtoir en forme de main sont de mise. Mais l'ornementation peut se limiter à des ferronneries représentant deux flèches croisées.

Bien entendu les « hybrides » existent et probablement ces styles ont-ils été pratiqués encore après la chute de l'Empire.

7 Rue des Anges : Le modèle type de ce style est le pavillon découvert dans la cour du n° 7 rue des Anges malheureusement soustrait à la vue par une hideuse grille.

                                                       

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Petite construction d'une parfaite symétrie, toute en pierre de taille, quatre travées, deux niveaux. Rosace au-dessus de chaque ouverture du rdc. Entablement soutenu par huit consoles ouvragées. Tympan* du fronton sur mur-écran occupé par un éventail centré sur une demi-rosace et couronné d'une fausse voussure avec caissons contenant chacun un besant.

35, rue Delsaux : Symétrie qui serait parfaite si la porte d'entrée n'avait pas été à côté de l'accès à la cour, toute en pierre de taille, quatre travées, trois niveaux. Eventail au dessus de chaque ouverture du rdc. Le décor mime bien un rideau suspendu à la voute par des crochets. Décor de feuilles d'acanthes. Rosace au dessus de chaque fenêtre du premier étage, à décor végétal (feuilles d'acanthe avec perles ou raisin ?). Au dessus entablement à large débord sur consoles ornées de décor végétal, surmonté d'un attique. Fronton dont le tympan porte un chiffre (initiales) encadré de guirlandes.

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38, rue Delsaux : Bâtiment tout en pierre de taille, trois travées avec porte déportée sur la gauche et deux ou trois niveaux + combles avec lucarne à fronton triangulaire. Les ouvertures du rdc sont surmontées d'une imposte vitrée en demi-cercle avec huisserie en éventail. Porte élégante dont l'ornementation se limitait en 1979 à trois rosaces. Le décor de rinceaux n'existait pas. A-il été reconstitué sur la foi de documents ? Appuis des fenêtres du premier sur consoles. Une table surface plane rectangulaire rentrante (en retrait) au dessus de chacune des ces fenêtres, surmontées d'une corniche, elle-même surmontée d'une petite fenêtre pouvant correspondre à un attique. Entablement en fort surplomb supporté par sept consoles galbées ornées de diglyphes (paire de cannelures). Le dessous de l'entablement est orné de caissons.

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2 Rue du Faubourg de Paris : Maison peut-être plus Empire que Directoire. Bâtiment asymétrique avec entrée déportée à droite, tout en pierre de taille, six travées, deux niveaux + combles avec deux lucarnes à fronton triangulaire. Les fenêtres du rdc sont surmontées d'impostes aveugles à tympan nu (pas d'éventails ici), sur pilastres à chapiteaux ornés de triglyphes (otif composé de trois cannelures) . La porte est surmontée d'une table rentrante ornée de sept balustres engagés (en partie inclus dans la maçonnerie). Les fenêtres sont surmontées d'un bandeau orné de glyphes. Celle de la travée de la porte l'est d'un petit fronton à tympan nu posé sur de longues consoles ornées. L'entablement est posé sur des denticules *. Toiture à deux pans avec coyau *.

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1, rue Jean Molinet : Rang de plusieurs maisons à deux niveaux, toutes en pierre de taille. Au rdc appareillage à léger refend. L'étage est identique pour toutes. Frise à entrelacs avec fleurons. Fenêtre à imposte vitrée avec huisserie en éventail. Bandeau au niveau des impostes. Corniche sommitale sur denticules.

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68, rue de Paris : Grand édifice tout en pierres de taille. Symétrique à cinq travées avec travée médiale en relief. Porte cochère dans cette travée. La partie gauche du rdc est aménagée en commerce, disposition d'origine ? Tore de feuilles (de laurier ?) surmonté d'une frise à postes avec fleurettes et fleurons au dessus des fenêtres du rdc, interrompue par la travée centrale. Balcon au-dessus de la porte, supporté par deux consoles galbées à enroulements. Garde-corps du balcon en ferronnerie représentant des losanges. Impostes des fenêtres du premier ornées de postes affrontées. Surmontées d'un couronnement sur consoles galbées à enroulements. La travée de la porte se termine par un grand éventail sous voussure avec caissons à besants surmonté d'un fronton rectangulaire avec couronnement sur denticules. Les combles sont éclairés par trois lucarnes récentes à fronton rectangulaire.

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Texte et dessins de Jean-Patrick LEROY

* : Attique : « Qualifie l'étage placé au sommet ou au milieu d’un édifice, de proportions moindres que les étages supérieurs ou inférieurs, séparé par une corniche du reste de la construction. » ( Wiktionnaire ).

* : Coyau : « Petite pièce de bois posée dans une toiture à la base des chevrons afin d'éloigner les eaux pluviales des murs. Coyaux posés au pied des chevrons (Viollet1875).La garniture de coyaux (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. Bât 4, 1928, p. 80). » (CNRTL).

* : Entablement : « L'entablement est la partie située au-dessus des piliers d'une construction. Situé entre cette dernière et une colonne, il est largement utilisé dans l'architecture gréco-romaine, notamment dans tous les temples.» (Futura-Sciences).

* : Fronton : « Le fronton est un couronnement composé d'un cadre mouluré et d'un tympan : le tympan* peut être plus ou moins ajouré, n'occuper qu'une partie de la surface délimitée par le cadre, ou être réduit à un réseau ; le cadre est formé d'une corniche et de deux rampants (corniches rampantes). En général les rampants ont la même moulure que la corniche, sans cimaise. La base peut être interrompue, mais il ne faut pas confondre le fronton (qui a une base moulurée horizontale) et les corniches en mitre ou en plein-cintre (qui couvrent des tympans non délimités en bas). Le fronton est théoriquement triangulaire, cependant il existe des frontons cintrés, polygonaux, etc. » (Wikipédia).

* : Denticule : « chacune des saillies à section carrée soutenant la corniche et formant une suite de dents. Les denticules se placent ordinairement dans la corniche ionique et dans la corniche corinthienne.» ( Wiktionnaire ).

* : Tympan : « Partie pleine comprise entre le cintre d’une porte (archivolte) et le linteau. On donne aussi le nom de tympan aux surfaces pleines comprises entre les extrados d’une arcature et le bandeau qui les couronne. » (Dictionnaire raisonné de l'architecture française).


Date de création : 14/07/2018 23:46
Catégorie : Rubriques - Dossiers architecture à Valenciennes
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