Le Chemin de Croix de Valenciennes
Le chemin de Croix de Valenciennes
Par Jean Paul Boulenger
A Valenciennes, le chemin de Croix, chose rare (1), est dû à l'initiative des Jésuites : en 1629, ils
proposent aux notables de la ville l'érection d'un chemin de Croix sur les remparts, avec douze
stations. Elles furent implantées selon les indications des pèlerins qui avaient fait le pèlerinage
de Jérusalem, et compté le nombre de pas qui séparait chaque station.
L’exécution des statues qui marquaient chaque station fut confiée au sculpteur Pierre Schleiff.
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Le chemin de Croix se terminait par un calvaire situé à l’emplacement des Chartriers : d’où le
nom de « Bastion du Calvaire » donné à l’ouvrage des fortifications qui était à cet endroit.
Ce chemin de Croix subsista jusqu’en 1786, année où il fut détruit parce que très dégradé.
Le bastion du Calvaire
Photo Alain Cybertowicz mars 2018
La résidence des Chartriers
Photo Alain Cybertowicz mars 2018
N.B. La « Croix d’Anzin » était une croix de limite, indiquant qu’à cet endroit on entrait sur le
territoire de la cité de Valenciennes.
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(1) Il est assez surprenant que des Jésuites aient été les instigateurs d’un chemin de Croix : ils
visaient à convertir les protestants en s’adressant aux élites, espérant que l’exemple de celles-ci
entraînerait le reste de la population : d’où les collèges destinés aux enfants des notables.
Mais la situation à Valenciennes était particulière : l’emprise protestante y était très forte (on
l’appelait parfois « La Genève du Nord ») et les Jésuites ne voulaient rien négliger pour y
implanter fermement la religion catholique et romaine : ce qui peut expliquer qu’ils aient recouru,
pour une fois, à un type de pastorale qui n’était guère dans leurs habitudes.